«Mon parti pris a toujours consisté à mettre le regard du public au centre de l’œuvre théâtrale, à ne pas donner de réponses mais plutôt à susciter des questions. Si la pièce se joue dans cet espace que, par convention, on appelle théâtre, elle trouve sa place exacte dans l’interprétation que s’en fait le spectateur».
Nicolas F. Vargas
Avec ses deux nouvelles pièces, Tequila Shot et Kamasutra Parkinson blues, N.F. VARGAS inaugure une nouvelle recherche esthétique en matière d'écriture théâtrale. Il n'y a rien d'orthodoxe dans cette œuvre si singulière, mais une sensibilité particulière déjà à l'œuvre dans "Goutte à Goutte".

Une attention aiguë, à tout ce qui fait problème dans nos vies de tous les jours : la pérennité du couple, la fugacité des sentiments, la réalité de l’amour, l'illusion du fantasme s’y font constamment sentir.
Après l'avoir initié dans ses pièces précédentes, Nicolas F. Vargas poursuit ici son exploration des mystères du couple et du désir. Cette association de deux faiblesses, est souvent vécue comme un rapport de domination mais il est, avant tout, le dernier mystère et en même temps le dernier rempart contre la folie et la mort. Le couple est-il alors, le seul enfer acceptable dans ce monde ?
Rêve ou réalité. Un autre thème fort dans l'œuvre de l'écrivain. Ce sont les moments en creux qui sont le plus passionnant, car dans son œuvre théâtrale, les personnages sont plus ce qu'ils cachent que ce qu'ils montrent. Ils sont les témoins frustrés d'un temps qui s'est figé pour eux, ils dérivent hors d'un monde dont ils ne veulent ou ne peuvent plus rien savoir. Toutes les certitudes tombent une à une sans qu'il soit plus facile de continuer à vivre.
La parole est très souvent chez cet auteur, un outil d'exploration des consciences. C’est pour cette raison qu’il propose une écriture telle, que ce soit vraiment aux acteurs, au metteur en scène, au scénographe, de trouver l'espace où les mots peuvent être dits pour dévoiler l'improbable vérité du monde. La question est celle de savoir comment représenter ce qui est arrachée au réel, sur un plateau, dans le cadre de la représentation théâtrale. En effet, dans son écriture, Vargas ne garde que ce qui est essentiel au drame. Pour reprendre un vocabulaire cinématographique, on dira qu'il cadre serré, en gros plan.
Le cycle Nicolas F. Vargas tentera de couvrir l'ensemble de ces champs par la sélection de trois pièces du même auteur. Deux sont d'ores et déjà en tournée : Tout l'monde sent l'fuel et Kamasutra Parkinson Blues (cf. message du 3 juin 2007).